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Emily Dickinson enchantée par Krotz Strüder Matthieu Conquet, France culture, L'actualité musicale

Grandjean takes Dickinson's romantically morbid visions and creates something entirely new and bewitching with them, adding his own bohemian and poetic ingredients... 
Grey Malkin, The active listener

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A moment of epiphany, perhaps? A sudden subversion in long held faith, driven by an idea that barrels through the foundations of previous belief? I talk and think about streams of consciousness quite frequently, but I spend less time considering those ruptures in rational flow; the sudden dread of realising that I may have spent a life in the wrong, followed by a brief attempt at reconciling the new line of thinking with its contradictory predecessor (...)

 ATTN:MAGAZINE

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Un disque qui fait du bien, qui réchauffe, parce qu'il nous parle, de nous, du monde, je veux dire du fond du monde, de ce monde lavé par les crépuscules, de ce monde à la beauté étrange, irréelle, « Nuit après Nuit son trafic pourpre / Jonche le débarcadère de ballots d'Opale » ("The Westerne Mystery")... Inactuelles, Musiques singulières

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Il n’y a pas plus discret et précieux que Julien Grandjean. (...) Et le fait que sa nouvelle œuvre (publiée dans un tirage assez limité chez Wild Silence) s’attache à mettre en musique des poèmes de la séminale Emily Dickinson ne fait qu’apporter encore un peu plus de sens à sa démarche artistique(...)

Records are better than people (Florian Schall)

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Il y a de nombreux points communs entre le label Wild Silence, la poétesse Américaine Emily Dickinson et le musicien Krotz Strüder (...)

Froggy's delight

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Non è una pratica inedita la traduzione in musica di brani poetici, né è operazione aliena da rischi di ricadere in una certa banalità realizzativa. Eppure, quando al contenuto letterario e al pathos insito nei versi si unisce un’empatica ispirazione musicale possono trarre origine piccoli gioielli, come di recente avvenuto con le poesie di Dorothy Parker tradotte in canzoni da Myriam Gendron (...) https://musicwontsaveyou.com/2016/09/14/krotz-struder-15-dickinson-songs/

Music won't save you

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(...) Nouveau paysage sonore, de facture plus classique, celle d'un folk hors-mode, c'est-à-dire hors du temps. En complément de son travail d'écrivain sous le nom de Julien Grandjean, Krotz Strüder publie depuis longtemps et dans la plus grande discrétion une musique imprégnée de poésie (...)

En morceaux


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(...) Krotz Strüder [met] en musique une brassée de poèmes métaphysiques d'emily dickinson. il y rend grâce, pas à tortiller, en en rendant tout la lumière inexplicable, le mystère, l'humeur indécidable, l'espèce de violence très douce (ou vice versa).

Sing Sing

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"Plus d'un siècle et demie les sépare, et un vaste océan. Pourtant, Émily Dickinson, l'étrange poétesse d'Amherst, Massachusetts, et Krotz-Strüder, le discret songwriter à la voix grave du nord de la France, ont en partage bien des traits : tous deux excellent à transformer la tristesse en beauté, usant de moyens modestes, tous deux préfèrent le secret aux lumières aveuglantes des scènes artistiques - ont-ils d'ailleurs le choix ? -, et tous deux recourent plus que de raison à l'introspection - « The Brain is wider than the Sky » écrit Émily dans un poème The one, the other, dont Krotz-Strüder propose une interpétation géniale, un des sommets de l'album. La mélancolie, le secret et les ruminations de l'esprit n'ont pas bonne presse ici-bas, aujourd'hui comme hier : les très nombreux poèmes d'Émily Dickinson n'ont pas, à quelques exceptions près, été lus de leur vivant, et quant aux innombrables chansons que Krotz-Strüder a publiées depuis douze ans, adaptant les mots des plus précieux poètes (Henri Michaux, Robert Walser, Thomas bernhard, Fernando Pessoa, Kleist, Hölderlin, et bien d'autres, excusez du peu !) elles n'ont que rarement suscité l'attention des médias. La musique, il est vrai, ne fait pas vraiment écho à l'air du temps - ce qui, l'air du temps étant ce qu'il est, est plutôt bon signe.
Ces 15 dickinson songs paraissent au contraire parfaitement intemporelles - ce qui constitue la marque des classiques : ces chansons avec lesquels on a le sentiment d'avoir toujours vécu, de les avoir toujours trimballés avec soi, quand bien même tout laisse à penser qu'on les écoute pour la première fois. Ce caractère familier émerge en réalité d'une écriture bien plus complexe qu'il n'y paraît - on pourrait le dire tout aussi bien des poèmes d'Émily Dickinson. La littérature inspire Krotz Strüder, c'est flagrant, et ça l'est encore plus quand on a lu ses livres publiés sous le nom de Julien Grandjean chez L'Arbre vengeur, Précipité, et Les Grandes manoeuvres, deux recueils walsériens, galeries de prolétaires étrangement familiers qui s'efforcent de survivre dans les interstices d'une réalité assommante - à la manière de leurs cousins attachants et grotesques, Beckett ou Maurice Pons.

Étrangers dans leur siècle, insoumis dans leur obstination - "The foreigner before he knocks Must thrust the tears away" (Emily Dickinson) -, les voilà réunis dans cet album dont il n'est pas étonnant qu'il trouve chez Wild Silence (l'oxymore ici leur convient parfaitement) un refuge d'où il pourra, avec un peu de chance, se faire entendre de quelques oreilles dans le bruit souvent sinistre que fait le vaste monde. "

Vincent Seguret / Dana Hilliot